La République feint d’avoir à l’œil les émeutiers des cités. Pour la version officielle, ce ne sont que des petits voyous. Des sociologues aux yeux clos confirment la banalisation du phénomène : selon eux, ce profil de décervelés serait commun à tous les quartiers « sensibles ». Lundi, le premier ministre a donc qualifié de « petite bande d’imbéciles et d’irresponsables » les incendiaires du centre culturel de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Tout juste si Édouard Philippe ne les a pas menacés d’une fessée. Les faits : samedi soir, une centaine d’encagoulés, armés de barres et de bâtons, ont affronté la police, piégée dans un guet-apens. La canaille a fait usage de tirs de mortiers artisanaux, avant de mettre le feu à L’Arche : un lieu inauguré en juin 2018 et destiné à faire découvrir aux enfants les arts de la scène et du cirque. À aucun moment, des familles de la cité de La Noé n’ont cherché à s’interposer. Le gouvernement invoque une énième guerre de bandes et de dealers de drogue. Ces causes existent. Mais l’occultation de l’aspect politique de ces sortes d’intifadas signe le désarroi du pouvoir. Il est à la merci de l’ennemi intérieur. En fait, cela fait des décennies qu’est resservie la même fable des enfants sauvages dans la jungle des villes. Ils seraient l’unique origine des violences urbaines. Ce baratin est celui des naïfs et des désinformateurs. Les enragés, prêts à tuer du flic, sont plus gravement les bras armés d’une contre-société vindicative. En son sein s’élaborent les discours de haine contre la nation. Elle est présentée comme une puissance coloniale, symbole de l’Occident décadent. La propagande, qui sublime la résistance palestinienne, entretient également la confusion entre Israël et la France. Les cibles des «  jeunes  » ne doivent rien au hasard. Elles révèlent l’objectif qui sous-tend les affrontements. Les caisses d’allocations familiales (CAF) sont préservées des assauts. En revanche, les écoles et les établissements culturels (médiathèques, bibliothèques, maisons de quartier, etc.) sont détruits pour ce qu’ils représentent d’une civilisation étrangère. Le 1er novembre, c’est une école de Béziers qui a été incendiée. La faute à Halloween, paraît-il… C’est dans ce contexte explosif qu’une partie de la gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, a choisi de pactiser avec les promoteurs de l’islam politique, dans une manifestation commune dimanche à Paris. (La suite ici) Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros, sur CNews (9h-10h30)

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