Ce qui s’annonce est historique : le magistère de la gauche, qui assène ses vérités depuis des lustres, est mortellement touché par l’insoumission de citoyens qui rejettent la pensée obligée. Les socialistes paniqués hurlent au fascisme, au déferlement de haine, à la république en danger. Ils dénoncent les vociférateurs et les factieux, jettent des anathèmes, ordonnent que cesse la contestation du mariage homosexuel, adopté mardi. Mais leurs éreintements tombent à plat. Il suffisait, dimanche à Paris, d’observer la force paisible des milliers de manifestants, mobilisés in extremis, pour se convaincre du grotesque de la dramatisation. Manuel Valls, venu passer en revue ses troupes surarmées, tel un Bonaparte avant l’assaut, s’est félicité lundi d’avoir « contenu les groupuscules ». Le ministre de l’Intérieur n’est plus à une désinformation près.Il n’y avait ni groupuscules, ni extrémistes, ni casseurs, à la Manif pour tous. La France qui proteste n’est pas celle décrite par la propagande, hébergée à bras ouverts par Libération ou Canal +. Le pouvoir, coupé d’un peuple qu’il méprise, ne comprend pas la nouvelle révolution sociale qui vient, poussée par une jeunesse ayant choisi de tourner le dos aux joueurs de pipeau. Non seulement la gauche ne porte plus la contestation citoyenne, mais son relativisme est devenu le mur à abattre. Elle se défend à la matraque et prédit l’essoufflement de ce qu’elle voit comme une minorité d’excités. Mais tandis que la foule s’acheminait dimanche vers les Invalides (45 000 personnes selon la police, 270 000 selon les organisateurs), la contre-manifestation de la place de la Bastille faisait un flop passé sous silence (3 500 personnes selon la police, 15 000 selon les organisateurs).La victoire de la gauche, avec le vote de la loi Taubira, dissimule ses graves blessures de sept mois de bataille. (La suite ici)

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex