Merci qui ? Merci Poutine. Les préventions qu’inspire l’ancien officier du KGB ne peuvent occulter ce résultat : c’est grâce aux frappes préalables de l’aviation russe contre l’État islamique que l’armée syrienne de Bachar el-Assad a pu libérer Palmyre, dimanche. La cité antique, berceau de la reine Zénobie, était occupée par les djihadistes depuis mai 2015. Ils l’ont dévastée en partie, dans cette rage à tuer l’histoire dont héritent depuis Allah ces éradicateurs des civilisations passées. Des archéologues assurent néanmoins que le site pourra être partiellement restauré. Les Russes, qui se sont retirés du champ de bataille avant de rendre possible la reprise de la cité antique, sortent vainqueurs de cette reconquête symbolique. Celle-ci dévoile, par leur absence parmi les libérateurs, la faiblesse des États-Unis et de leur allié français. La leçon à tirer de la stratégie poutinienne est simple : seule la force fera reculer l’idéologie islamiste, qui ne respecte que ce langage. Bien sûr, la brutalité de Poutine est incommodante pour les sophistes. Ils sont toujours prêts à broder sur la méconnaissance coranique, sur l’islamisme modéré ou le « salafisme quiétiste », l’enfumage du moment. À la veille de la chute de Constantinople, au XVe siècle, de beaux esprits étaient pareillement disposés à se soumettre à l’envahisseur, tel le grand-duc Lucas Notaras, qui assurait « qu’il aimait mieux cent fois voir le turban des Turcs que la tiare du pape ». Le Russe, lui, ne se paye pas de mots pour désigner l’ennemi antichrétien et pour l’abattre. Quand François Hollande parle d’ »anéantir Daech », il est si peu convaincant qu’il récolte les foudres de l’État islamique, qui lui promet l’apocalypse et tient parole. Or ce ne sont pas par des minutes de silence ou des bougies rassemblées place de la République, à Paris, que les soldats du Coran, qui sont aussi bien en Syrie qu’en France, seront liquidés. Contre eux, la répression doit être féroce. L’accoutumance occidentale à la haine antichrétienne, qui n’a pas suscité l’indignation française après le massacre de 29 enfants (sur 72 tués) en ce dimanche de Pâques à Lahore (Pakistan) par des islamistes, est le signal de l’engourdissement des démocraties libérales : elles ne voient de victimes que parmi les minorités musulmanes sur leur sol, sans s’effrayer du malheur des chrétiens en terres d’islam, qui préfigure leur sort.(La suite ici) Je signerai mon livre, « La guerre civile qui vient », le vendredi 8 avril à la librairie Contretemps, 41 rue Cler (Paris, VIIe) à partir de 18h.
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