Les donneurs de leçons : cette fois, ils s’acharnent contre Brice Hortefeux, accusé d’avoir dit des Arabes en France (ce qu’il dément), à l’occasion d’un échange de plaisanteries vaseuses volées par une caméra : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Le PS a demandé la démission du ministre de l’Intérieur, Martine Aubry et Ségolène Royal cette fois réunies. Lundi, le Mouvement contre le racisme (Mrap) a choisi de le faire citer en correctionnelle. Le reste des droits-de-l’hommistes a crié à l’affaire d’État. Ces maîtres censeurs seraient-ils à ce point irréprochables ?
Le scandale, dans cette sauce montée par la gauche, est de voir des marchands d’orviétan brandir une morale dont ils s’exonèrent. Le cas socialiste est le plus risible. Un livre (Hold-uPS, arnaques et trahisons) démontre le rituel des fraudes et des corruptions électorales dans ce parti, prétendument exemplaire en démocratie. Il y est confirmé que l’élection d’Aubry comme première secrétaire, en novembre 2008, a été entachée de bourrages d’urnes et de bidouillages, selon un code du tricheur appliqué par tous depuis trente ans. Ainsi font les faux gentils dans leurs arrière-cuisines. Ségolène Royal s’est d’ailleurs gardée, mardi, de saisir elle-même la justice, comme elle l’avait d’abord laissé croire en surjouant l’étonnement.
La majorité des organisations antiracistes, chatouilleuses sur les bonnes manières, ne sont pas plus crédibles que la gauche hypocrite. Qui les entend, pour dénoncer l’antisémitisme qui monte dans des cités ou le racisme anti-« Gaulois » qui s’y affiche parfois. « Putain de Français, continuez à nettoyer notre merde ! » ont pu entendre, selon Le Monde de mercredi, des employés municipaux de Cavaillon (Vaucluse), dans la cité du Docteur-Ayme. Personne ne trouve à y redire, ni même quand les Indigènes de la République qualifient les autochtones de « souchiens ». Que les petits blonds de Neuilly se fassent caricaturer dans un film à succès (Neuilly sa mère !) et les belles âmes applaudissent.
Ces idéologues de l’antiracisme qui, dans un bruit de casseroles, sortent l’artillerie lourde contre les uns en ignorant les autres, ne peuvent prétendre juger au nom de valeurs qu’ils piétinent quand il s’agit, le plus souvent, d’accabler des Blancs. Si Hortefeux a eu tort, au-delà de son éventuelle blague pataude, c’est de n’avoir su résister aux coupeurs de tête. C’est à eux qu’il avait offert, il y a peu, celle du préfet Paul Girot de Langlade. Alors que ce dernier jurait n’avoir rien dit d’offensant à propos d’une broutille, le ministre avait voulu croire, sans preuve, la parole des accusateurs. Cette faiblesse devant des intimidations n’a pas fini de le poursuivre.
Test de résistance Après avoir assisté, par deux fois ces jours-ci, à des dîners de rupture de jeûne du ramadan, Brice Hortefeux s’est déclaré « solidaire » de la décision d’Éric Besson, ministre de l’Immigration, de ne pas signer le décret d’application sur les tests ADN pour le regroupement familial, que le ministre de l’Intérieur avait pourtant défendu à l’époque. Pour sa part, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a jugé « suffisants » les « regrets » apportés par le ministre, même s’il n’a pas apprécié qu’il lui ait dit vouloir combattre, outre l’islamophobie, l’islamisme radical. « La radicalité n’est pas une valeur de l’islam », lui a répondu Moussaoui (mardi, Europe 1), qui ne veut pas non plus qu’une loi interdise la burqa. Voilà le pénitent prévenu.
Mais une question se pose : pourquoi craindre encore cet antiracisme falsifié et instrumentalisé au profit de minorités ? Au-delà de la déplorable réflexion de bistrot prêtée au ministre, il devrait être légitime de débattre des évidentes difficultés à intégrer non plus des individus, mais des communautés qui veulent conserver leur mode de vie et leur culture. Les interdits sont tels qu’ils empêchent la droite d’aborder ces enjeux autrement qu’en récitant, avec Besson : « La France est une terre d’immigration et de métissage. » La capacité de résistance du gouvernement se lira lors du débat sur l’éventuelle interdiction de la burqa, solution à laquelle le ministre de l’immigration serait maintenant prêt à se rallier au nom de l’égalité homme-femme (voir mon blog).
Les faits, rien que les faits À dire vrai, les palinodies d’Éric Besson, ex-socialiste passé à l’UMP, déroutent. Dimanche, il a dit, donc, n’être plus opposé à une loi contre le voile intégral, après avoir reçu des femmes venues le mettre en garde contre l’emprise islamiste. Mais qu’attend-il pour rencontrer aussi ceux qui vivent, dans les écoles, les hôpitaux, les quartiers, les tensions nées du communautarisme ? Écoutera-t-il enfin ces maires contraints de célébrer des mariages de complaisance ? Nombreux sont les gens qui constatent les bouleversements engendrés par un constant peuplement. Y compris dans les prisons asphyxiées où les suicides des surveillants dépassent les taux enregistrés à France Télécom . Plutôt que d’aligner les signes de connivence avec la gauche aveugle, appuyé en cela par Nicolas Sarkozy dans son opposition aux tests ADN votés par le Parlement, Besson gagnerait à regarder les faits, rien que les faits.
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