L’Europe saura-t-elle être à la hauteur des espoirs des insurgés de Kiev (Ukraine) ? Celle dont ils rêvent, et pour qui quatre-vingts combattants de la place Maïdan sont tombés sous les balles du régime aujourd’hui déchu, oblige l’Union européenne à se ressaisir. En leur mémoire, elle ne peut demeurer cet espace mercantile et médiocre, indifférent à l’âme des peuples et à leurs cultures. Ce n’est pas son économie d’étiage ni ses reniements identitaires qui font rêver les révoltés de cet ancien pays communiste. Seules ses valeurs démocratiques ont poussé les Ukrainiens de l’ouest à prendre l’Europe comme modèle, en rejetant par la rue le pouvoir corrompu de Viktor Ianoukovitch. Ceux qui voient là un « coup d’État » oublient que la « résistance à l’oppression » est comptée par la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (article 2) parmi les droits naturels et imprescriptibles.Le salut de l’UE décadente se trouve auprès des ex-« démocraties populaires ». Pour avoir subi la dictature, elles savent le prix de la liberté et du droit. Mais l’Europe doit davantage écouter les anciens pays de l’Est qui l’ont déjà rejointe. Ceux qui, comme les Polonais, ont rompu avec l’Union soviétique totalitaire et christianophobe n’entendent pas revivre l’enfer. Or, ce risque existe quand les technocrates de Bruxelles, ignorant les électeurs, se désintéressent des nations et de leurs racines. Une dérive est enclenchée quand l’Occident ne se définit plus selon son héritage religieux et européen, mais en fonction du libre marché et des liens avec les États-Unis. Ces notions, qui écartent la Russie, font une place saugrenue à la Turquie ou au Japon. Qui comprend ?Ce n’est pas l’Europe molle qui aidera l’Ukraine ; mais c’est Kiev l’intrépide qui pourrait la secouer en lui offrant l’idéal qu’elle a perdu.(La suite ici)
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