Manuel Valls, mardi soir sur TF1 : « Je veux débloquer le pays. » Chiche ! Le premier ministre a face à lui toutes les figures syndicales et politiques qui, dans une même résistance au changement, s’arc-boutent au passé. Ce sont elles qui rendent la France « entravée, coincée, tétanisée », selon le diagnostic qu’il a fait, dimanche, à Vauvert (Gard). Il lui suffit donc de les contourner. Les freins ont pour noms : CGT, FO, Solidaires, FSU, ces organisations qui ont boycotté, mardi, la troisième conférence sociale voulue par François Hollande. Les boulets s’appellent aussi les « frondeurs » : la quarantaine de députés socialistes et écologistes qui ont refusé de voter le budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui prévoit la baisse des cotisations pour les entreprises. À dire vrai, ce front du refus n’est guère impressionnant. Mais le gouvernement est trop affaibli pour oser la moindre épreuve de force.Le député PS Pouria Amirshahi explique son refus de soutenir les exonérations de charges pour les patrons (Libération, mardi) : « Au moment où le libéralisme est en faillite, c’est une faute d’avoir recours à des solutions qui reposent pour l’essentiel sur la baisse du coût du travail. » Mais où a-t-il vu la faillite du libéralisme, alors que le socialisme rend l’âme ? Même Michel Sapin, artiste du trompe-l’œil, admet désormais : « Notre amie, c’est la finance, la bonne finance. » La fausse analyse du « frondeur » rassure ceux qui, comme lui, veulent se persuader que le PS reste porteur de la colère sociale. Mais les faits démontrent le contraire : l’opinion ne suit pas cette « gauche dure », grimée en Hibernatus. Il suffit de constater l’indifférence que récoltent les pompeux et pompants intermittents du spectacle pour mesurer l’échec des ultras. Ils ne comptent plus.Il est une autre entrave à la réforme dont Valls pourrait se défaire : celle du prétendu « dialogue social ». (La suite ici)
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