Clémentine Célarié a refusé ostensiblement, samedi soir chez Laurent Ruquier (France 2), de serrer la main de Florian Philippot. J’imagine que l’actrice a dû être félicitée par ses amis du show-biz pour son acte de résistance face à un représentant du FN. Julien Dray, ce lundi sur RTL, a déclaré : « Je hais le sectarisme », tout en appelant à mener un « combat frontal » contre « l’extrême droite ». Très bien. Reste que ces figures imposées, qui se répètent d’une élection l’autre, deviennent de plus en plus anachroniques, pour ne pas dire stupides. L’intolérance est évidemment chez l’actrice, pour qui la « diversité » qu’elle défend s’arrête à celle des idées. La caricature est évidemment chez le visiteur du soir de François Hollande, qui se garde de lever les draps de l’extrême gauche, sous lesquels batifolent les islamo-gauchistes et les antisémites. Pour Dray, l’urgence à gauche est de ne pas oublier les « quartiers populaires » : l’expression désigne en réalité les seules cités d’immigration, ce nouveau socle de l’électorat courtisé par le progressisme. C’est dans cet esprit qu’Emmanuel Macron assume sa politique de discrimination positive en direction « des quartiers défavorisés ». Le candidat propose ainsi 15.000 euros de prime par entreprise pour l’embauche d’un salarié, sans se soucier de la rupture d’égalité entre les citoyens. Mais la France périphérique, celle des petits Blancs oubliés, n’en peut plus, elle, de souffrir en silence. Seul le FN se donne la peine d’écouter ses doléances. Ce que ne comprend pas Clémentine Célarié, c’est que le mépris qu’elle montre contre Philippot est aussi une indifférence devant ces Français légitimement révoltés.
L’écoeurement des électeurs est le symptôme le plus visible de la crise de régime qui se prépare. Selon une enquête du Cevipof, 32% des citoyens pourraient s’abstenir pour la présidentielle, soit un score de 13 points supérieur à celui de 2012. Pour sa part, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour dans tous les sondages publiés, à des taux qui se rapprochent des 30%. Bref, l’addition des abstentionnistes et des votes FN tourne actuellement autour des 60% de l’électorat. Or ce chiffre correspond au poids de la France périphérique, ce concept mesuré par le géographe Christophe Guilluy. Cette France est celle de la classe moyenne qui n’a pas trouvé sa place dans la mondialisation et qui a souvent dû quitter les cités sous la pression d’une population musulmane ayant importé son mode de vie, ses règles, ses lois. C’est cette nation-là, majoritaire en voix, qui subit de plein fouet la crise du chômage et de la désindustrialisation, mais aussi la crise identitaire née d’une immigration démente et d’un laxisme d’Etat face à l’idéologie islamiste et sa charia. Réduire ces sujets à des préoccupations « populistes » et donc irrecevables est un non-sens politique dont la gauche ne se relèvera probablement pas. Qualifier le FN de parti d’extrême droite est une commodité qui insulte une population qui réclame davantage de considération. L’enjeu électoral est donc simple : le FN finira par gagner, tôt ou tard, s’il reste le seul porte-parole de cette France malheureuse. François Fillon saura-t-il parler à cette dernière, ce lundi soir lors du premier débat de la présidentielle ? Son succès en dépend.
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