L’insincérité et le cynisme sont les marques de bien des professionnels de la politique, et singulièrement de François Hollande. C’est ce qui ressort des extraits de ses « confidences » aux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui en ont fait un livre qui sort ce mercredi (Un président ne devrait pas dire ça). Ce qui apparaît, à la lecture des passages publiés, est la lucidité du chef de l’Etat face à l’immigration et l’islam. Sur l’immigration, Hollande explique : « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là ». Sur l’islam, il admet « un problème (…) parce que l’islam demande des lieux, des reconnaissances ». Il poursuit : « Ce n’est pas l’islam qui pose un problème dans le sens où ce serait une religion qui serait dangereuse en elle-même mais parce qu’elle veut s’affirmer comme une religion dans la République ». « Après, ajoute-t-il, ce qui peut poser un problème c’est si les musulmans ne dénoncent pas les actes de radicalisation, si les imams se comportent de manière antirépublicaine ». Cette élémentaire franchise est celle que tout témoin de bonne foi peut partager. Or l’immigration et l’islam restent des sujets qui, s’ils inquiètent le citoyen Hollande, sont récusés par le président. Son aveuglement officiel est évidemment une manière de ne pas heurter les populations immigrées et musulmanes : deux cibles électorales désignées comme telles par le think-tank Terra Nova, l’idéologue du PS. Chez les « progressistes » en mal de soutiens, le clientélisme « diversitaire » est le salut. Mais cette fuite en avant dénature un peu plus la politique.
La droite non plus ne sort d’ailleurs pas grandie des premiers commentaires ayant accompagné les aveux présidentiels. A croire qu’elle ne sait pas lire et qu’elle aime aboyer en meute. C’est ainsi que la classe politique s’indigne d’une remarque lapidaire de Hollande : « La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain ». Or le raisonnement du chef de l’Etat, qui se lit pourtant quelques lignes plus tard, fait comprendre qu’il veut croire en une conversion républicaine de la musulmane attachée pour l’instant à la visibilité de sa religion. « D’une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être. » L’étonnant aveu de Hollande est bien de faire comprendre que, pour lui, une femme voilée ayant la nationalité française n’est donc pas pour autant une véritable Française. Il faut en déduire, en conséquence, que le voile islamique est, pour lui, un obstacle au fameux vivre ensemble que la gauche est prête à imposer à coups de triques. Or le président, là encore, est le premier à s’offusquer des propositions visant à interdire le voile dans les universités et les lieux publics. Ses constants reculs face aux pressions islamistes rendent illusoire son « pari » qui lui fait croire que les voiles s’envoleront sous les attraits de la liberté face à l’asservissement. La lâcheté dont il fait preuve lui fait accepter le séparatisme islamique qu’il dit vouloir combattre .
A l’invitation d’Eveilleurs Espérance, je participerai, jeudi soir à Versailles, à une conférence avec Charles Beigbeder sur le thème : Défendre l’âme française (20h30, Université Inter-âges, Impasse des Gendarmes). J’y signerai également mes derniers livres.

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