Terminé, on ferme ! L’espéré mai 1968-bis n’aura pas lieu. Pour ceux qui lisent régulièrement ce blog, ce ne devrait pas être une surprise, tant la démobilisation étudiante sur la réforme des universités était prévisible. Actuellement, la tendance à la reprise des cours semble se généraliser, en dépit des efforts de l’extrême-gauche pour radicaliser les revendications. Cet échec est celui d’Olivier Besancenot, dont le Nouveau Parti anticapitaliste s’est fortement impliqué, en imposant ses voix minoritaires grâce à l’intimidation et à la violence. Les dégâts commis par le collectif (si mal nommé) « Sauvons l’Université » resteront en mémoire de bien des étudiants abusés, qui pourraient voir leur année dévaluée. Les adolescents, qu’un sondage publié ce mercredi par La Croix montre si peu rebelles (70% se déclarent satisfaits de leur propre vie et majoritairement en harmonie avec leurs parents), ne risquent pas d’être gagnés par la fièvre radicale, après un tel gâchis.
Mais il n’y aura pas davantage de 1789 : le sondage publié ce matin par Le Figaro pour les européennes, qui donne l’UMP en première position, malgré la crise et le pilonnage antisarkoziste, confirme le décrochage des socialistes qui n’ont toujours pas pris conscience de la puissance de la révolution conservatrice qui traverse l’opinion, en France comme en Europe. Un exemple: alors qu’il reste de bon ton de critiquer la culture élitiste et bourgeoise au nom du relativisme et du multiculturalisme, le sociologue (de gauche, forcément)) Edgar Morin se fait, dans Le Monde daté de ce mercredi, le défenseur convaincant de la culture générale. « La lecture de Montaigne, La Bruyère, Pascal, Diderot ou Rousseau nourrit notre esprit pour nous aider à résoudre nos problèmes de vie », écrit-il. Il suggère même d’instaurer une année propédeutique de culture générale, obligatoire pour tous. La gauche se réveillera-t-elle?

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