L’image qui restera de François Hollande : un petit homme gris et triste. Ce 1 er décembre 2016, les Français ont découvert un président vouté, accablé, flottant dans sa veste, contraint d’annoncer sur les télévisions son renoncement à se représenter à la présidence de la République. Celui que la propagande médiatique présentait comme un redoutable manœuvrier et un optimiste à tout crin a été vaincu par la crise de la politique qu’il a contribué, par son indécision, à accélérer. Elle frappe violemment la gauche qui, faute d’idées et de visions, s’apprête à sombrer dans la valse des egos guidés par des trajectoires personnelles. C’est bien la fin d’un vieux monde, aujourd’hui déchiré, qui se donne à voir derrière la pompeuse Belle Alliance Populaire que promeut le Parti socialiste, dans le novlangue qui faisait dire à George Orwell : « La paix c’est la guerre, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force ». Bien malin qui peut dire ce qui sortira de ces ambitions désordonnées qui tirent le « progressisme » à hue et à dia. Ce lundi, Manuel Valls devrait annoncer son intention de concourir à la primaire socialiste, et sa démission de son poste de Premier ministre. De tous les prétendants, il est probablement celui qui se rapproche le plus à gauche d’un profil d’homme d’Etat.
L’échec de Hollande est celui de la synthèse, cette spécialité que le président avait cru pouvoir appliquer à son clan. Le rejet de cette démarche se rapproche de celle d’Alain Juppé, dont le centrisme a été massivement sanctionné. Ces deux procédés – le compromis dilatoire, l’apaisement capitulard – ne sont pas les réponses à une époque en attente de clarté, de radicalité, de courage. A droite, François Fillon semble avoir compris ce nouvel état d’esprit qui invite la classe politique à se mettre à l’écoute des citoyens et à assumer des choix contestés par le conformisme officiel. Le candidat LR a su apparemment construire une doctrine – le libéral-conservatisme – qui donne une lisibilité à sa stratégie. A gauche, la multiplication des courants (rassemblés derrière Jean-Luc Mélenchon, mais aussi Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, Manuel Valls et d’autres) témoigne du vide idéologique qui accable cette famille politique qui s’est reposée sur son magistère et ses gendarmes. Entendre Ségolène Royal, samedi à Cuba, louanger le régime dictatorial castriste illustre la dérive de la gauche égalitariste, insensible aux détresses non homologuées. En fait, le mérite de Hollande aura été de rendre irréversible l’agonie du camp du Bien, qui a fait tant de mal à la France.
Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)Je participerai, mardi, à L’heure des pros, sur ITélé (9h10-10h)

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