Surtout, pas un mot ! La menace islamiste, qui a mis la France dans le collimateur des djihadistes, est la grande absente des préoccupations de la gauche. Manuel Valls mis à part, les six autres candidats à la primaire du PS ne veulent aborder que les sujets économiques et sociaux. L’ancien premier ministre, qui est le seul à évoquer la dangerosité du salafisme et des Frères musulmans, est même donné perdant au second tour face à Arnaud Montebourg (sondage Kantar Sofres One Point, dans Le Figaro de ce lundi). Ce dernier bénéficierait du report des voix de ceux (Benoit Hamon, Vincent Peillon, etc.) qui entendent évacuer le problème posé par l’islam politique. De la même manière, le système médiatique s’est mis en branle pour accabler François Fillon, qui a désigné le totalitarisme islamique comme l’ennemi à vaincre. Au prétexte de critiquer l’ »ultra-libéralisme » du candidat de la droite, nombreux sont ceux qui lui soufflent de mettre, dans tous ses propos, de l’eau dans son vin. Ce lundi soir, l’hommage aux quatre morts de l’Hyper-Cacher de Vincennes, assassinés par l’islamiste Amedy Coulibaly il y a deux ans, se fera dans la même discrétion observée, samedi, en souvenir des douze victimes de Charlie-Hebdo, exécutées par Saïd et Chérif Kouachi, au nom de la vengeance du Prophète. Alors que la guerre mobilise les esprits les plus lucides – un sujet qu’aborde Pierre Lellouche (LR) dans un livre dense qui sort ces jours-ci (1) – la gauche immature s’emploie à détourner les regards. Emmanuel Macron suit cette même facilité, qui lui fait remplir les salles. Il serait évidemment effrayant de voir ces lâchetés cautionnées par les électeurs. Je ne peux y croire.
L’aboulie de la gauche est celle de la grenouille qui se laisse endormir par une eau lentement portée à ébullition. La seule résistance dont elle est encore capable est celle qu’elle exhibe contre le libéralisme, sans autre réflexion. Le populisme, qui alerte pourtant contre le danger de la capitulation, est aussi l’adversaire d’une intelligentsia qui n’a plus de matière grise. Le PS est un paillasson sur lequel de nouveaux maîtres s’essuient les pieds. C’est ce que fait par exemple le porte-parole du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), Marwan Muhammad, lorsqu’il tweete ce week-end, désinvolte, à l’adresse du patron des socialistes : « Dites @Cambadélis, j’espère que les cadres PS ont bien compris/ intégré les conséquences d’une nomination de @Valls pour #LeCopainPS ». France 2 participe à cette subversion islamiste quand la chaîne publique promeut, jeudi soir devant Valls, une jeune femme voilée, Attika Trabelsi, censée représenter les françaises musulmanes. En fait, l’idéologie coranique a de plus en plus d’emprise sur un « progressisme » vidé de sa substance moderniste. Il voit dans les minorités un nouvel électorat à flatter, quitte à fermer les yeux sur le séparatisme, le sexisme et l’antisémitisme qui s’étalent dans les cités. Il faut tendre l’oreille pour entendre, à gauche, des protestations après l’attentat au camion qui a frappé, dimanche, quatre jeunes recrues israéliennes à Jérusalem, sous les applaudissements du Hamas. Israël est devenu, pour nombre de belles âmes, le coupable idéal d’un conflit pourtant attisé par ceux qui, Hamas en tête, récusent son existence. Mais ceux-là se félicitent de la colonisation en cours de la France…
(1) Une guerre sans fin, Les Editions du Cerf
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