Ceux qui annonçaient un nouveau mai, quarante ans après 1968, peuvent déjà manger leur chapeau. La révolution n’est pas celle qu’ils espéraient. En effet, alors que le pays est traversé par une  morosité générale, il faut constater que les mobilisations syndicales s’effilochent les unes après les autres. Rappelons ce dernier chiffre: à peine 5 ,5% des agents de l’Etat ont répondu, mardi, aux appels à la grève. Pis qu’une claque; un désaveu pour les syndicats. Comme le reconnait Gérard Aschieri (FSU): « Cette journée n’est pas l’une des plus fortes que l’on ait connues ». En effet. Le prochain rendez-vous, mardi, réussira-t-il à rassembler  le million de manifestants espéré? Un ultime fiasco viendrait confirmer le bouleversement des mentalités qui se devine derrière ces échecs successifs.
Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur l’avenir du mouvement social. Mais le ressort protestataire, à l’évidence, ne fonctionne plus. Les mouvements des pêcheurs, des agriculteurs et des routiers, mobilisés contre la hausse du carburant,  n’arrivent pas à constituer un front uni. La voie du réformisme, sur laquelle CGT et CFDT se sont engagées à l’invitation de Nicolas Sarkozy, semble s’imposer dans l’opinion. Le gouvernement, euphorique, en est à vouloir maintenir sa volonté de contourner les 35 heures, malgré les mises en garde du Medef et de sa présidente, Laurence Parisot, sur la méthode expéditive. Gagnera-t-il aussi ce coup-là? Il parait jouable.
 
Je participerai ce soir à l’émission « On refait le monde », sur RTL (19h15-20h).

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