Si Libération de ce lundi dit vrai, à propos de « l’OPA du Qatar sur la banlieue », l’affaire est en effet préoccupante. Selon le quotidien de gauche, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, aurait entériné l’idée d’un fonds qatari de 100 millions d’euros, avec une participation non chiffrée de l’Etat français, à destination prioritaire des quartiers : un projet lancé une première fois en 2011 (il était alors question de 50 millions d’euros) à l’initiative  de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld). Une fois n’est pas coutume, je partage les réserves de Libération quand il s’inquiète de voir débarquer ce richissime petit pays islamiste dans les cités « pour s’y substituer à une République impécunieuse ». J’approuve Nicolas Demorand, le directeur de la rédaction, quand il écrit : « Quelles seront les prochaines étapes, dès lors que la France accepte une première fois de sous-traiter à un pays étranger une partie de ses obligations souveraines ? ». J’avoue qu’après avoir lu avec consternation, dans le Nouvel Observateur, les appels à la haine de Renaud Dély, dénonçant comme « néo-fachos » ceux qui ne pensent pas comme lui, je suis prêt à applaudir tous ceux qui, à gauche, s’inquiètent du devenir de la France et de sa souveraineté…La France n’a de leçons à recevoir ni des Etats-Unis, ni du Conseil de l’Europe et encore moins du Qatar sur la manière qu’elle a de gérer ses banlieues ou ses réactions face à l’islam politique. Sa politique est critiquable mais cette affaire est son problème, notre problème. Laisser le Qatar commencer à financer la Seine-Saint-Denis, majoritairement musulmane, revient à institutionnaliser un séparatisme culturel qui porte en lui, n’en déplaise au sycophante du Nouvel Obs, un multiculturalisme dévastateur. D’autant qu’il est faux de présenter ce département parmi les plus pauvres : hors économie souterraine , il est déjà le 15 e plus riche de France, les bons derniers étant l’Ariège (91 e), le Cantal (92 e) et la Creuse (96 e), comme le rappelait récemment le criminologue Xavier Raufer. Il serait temps de s’interroger sur la stratégie de l’émirat, dorloté par la France y compris sous Nicolas Sarkozy. Qu’il y investisse massivement est une chose. Il est plus contestable de le voir graisser la patte de personnalités influentes. Mais il serait carrément scandaleux qu’il puisse disposer à son gré de ses pétro-dollars, comme un colon dans un pays sous-développé. Non, la France n’est pas à vendre.Je participerai, mardi, à un débat à propos du Qatar, sur Arte à partir de 20h05.

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