Il faut écouter les anglo-saxons : ils vont souvent droit au but et s‘écoutent moins parler que nos « élites ». Quand Maurice Taylor, le patron américain du groupe pneumatique Titan, commente la séquestration de deux dirigeants de l’usine Goodyear à Amiens-Nord (libérés mardi) en parlant de « kidnapping », traite de « mabouls » les salariés et qualifie de « timbrée » la CGT, qui a décidé d’occuper l’usine, il dit des vérités cachées qui caricaturent la France. Quand Newsweek titre une enquête (erronée sur certains points) : « La chute de la France », le magazine en ligne fait bondir la gauche mais résume bien la situation du pays. Les ripostes verbeuses du gouvernement illustrent, par contraste, le poids du baratin dans la politique française. « Il faut maximaliser le potentiel de croissance de l’économie française », expliquait mardi (RTL) Pierre Moscovici, dont le lyrisme sur « l’accélération, l’approfondissement » de la politique hollandaise n’égale pas cependant celui de Michel Sapin quand il n’a rien à dire de concret, ce qui est le plus fréquent. Bernard Cazeneuve, troisième grand argentier, ne vaut pas mieux dans son style mielleux et ampoulé qui le rend incompréhensible quand il explique comment l’Etat va faire des économies. François Hollande est passé maître dans cette inactive politique de communication et de mots creux.Les résultats sont là : tous les pays européens commencent à sortir de la récession, sauf la France. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, voient leur économie redémarrer. Un frémissement s’observe même en Grèce ! La Grande-Bretagne, risée de nos petits marquis, affiche une insolente prévision de croissance de 2,2% pour 2014, contre 0,9% pour notre pays (si tout va bien). Dans une tribune publiée le 1 er janvier dans le Times, le premier ministre britannique, qui avait défendu la rigueur, s’est fait un malin plaisir de suggérer la comparaison avec Hollande. Se flattant d’avoir tourné le dos « aux grandes erreurs ayant conduit à la grande récession : plus d’emprunts, plus de dépenses et plus de dettes », David Cameron écrit : « Si vous doutez des effets désastreux que représenterait un retour des politiques économiques inspirées par les travaillistes, regardez les pays qui sont en train de suivre cette approche ». Suivez son regard. Certes, ce « french bashing » est désagréable à entendre. Mais il pointe, derrière la morgue des dirigeants socialistes, leur dramatique incompétence. Mardi, le chef de l’Etat a admis, dans la lancée de ses vœux réformistes, que l’Etat était « trop lourd, trop lent, trop cher ». Très bien. Mais la parlote ne fait plus une politique. Des actes !
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