Comment ne pas donner raison aux « populistes », ces citoyens indignés que le Système dénigre? Parce qu’ils constatent la faillite des corps intermédiaires, ils sont soupçonnés de dérives totalitaires. Mais qui sont ceux qui abiment la démocratie, sinon ces juges politisés qui cherchent à se « payer » un ancien chef de l’Etat, ces syndicats non représentatifs qui empêchent les réformes et sabordent des entreprises, ces médias militants qui appliquent le déni des faits, ces partis politiques qui se réfugient dans l’entre-soi. Ils ne sont que 8% des sondés à faire confiance à ces derniers, ce qui prouve que la majorité des Français est consciente de leur déchéance. La spectaculaire décrépitude de l’UMP, qui s’ajoute à la vacuité du PS et des partis centristes, ne fait qu’accélérer le nécessaire renouveau de la vie politique, monopolisée désormais par le seul Front national. La refondation de la droite est une urgence qui passe prioritairement par l’enterrement de l’UMP moribonde et de ses pratiques claniques. Mais la droite ne fera pas l’économie d’une sérieuse réflexion sur son nouveau positionnement politique, si elle ne veut pas que la plupart de ses soutiens, désespérés par ce qu’ils apprennent des magouilles internes, ne rejoignent définitivement Marine Le Pen. Le temps n’est plus où l’UMP pouvait se permettre de faire la leçon au FN. Elle est définitivement décrédibilisée.La violence et la vulgarité des règlements de compte dévoilent la nature de ce qu’était l’opposition : une association d’ambitions personnelles jouissant de crédits et de postes sans se soucier d’alimenter le débat public en dehors de présences médiatiques convenues. « Il y a un état d’esprit délétère qui est insupportable », a reconnu Luc Chatel, ce mercredi sur Europe 1. Rachida Dati, accusée d’avoir bénéficié avec d’autres de quelques largesses, dénonce pour sa part « les voyous et les délateurs qui balancent de manière calomnieuse des mensonges ». Reste que la désinvolture avec laquelle les dirigeants du parti (Jean-François Copé en a été le dernier) ont utilisé et parfois gaspillé les fonds publics mis à leur disposition n’a rien à envier aux pratiques que l’UMP dénonçait quand il s’agissait des malversations financières de certains syndicats. Alors que cette formation aurait dû être exemplaire en tout, elle ne l’a pas même été dans sa propre gestion, puisqu’elle a annoncé mardi un déficit de 74,5 millions. Indéfendable, l’UMP n’a plus d’autre choix que de disparaître. Le plus tôt sera le mieux, car tout reste à reconstruire. Les « populistes », qui avaient vu juste, seront sûrement de bons conseils.
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