La droite sera laminée par le FN si elle ne règle pas ses querelles d’égo et si elle ne fixe pas une ligne politique claire. La réélection de Marine Le Pen avec 100% des suffrages, dimanche, peut faire sourire : l’unanimisme se marie mal avec la démocratie et le débat d’idées. Pour autant, la déliquescence de l’UMP est plus problématique encore. C’est une opposition grabataire que Nicolas Sarkozy, élu samedi soir à sa présidence avec 64,5% des voix des militants (1),  va devoir remettre sur pieds, en dépit d’une famille divisée et qui parfois se déteste jusqu’à pouvoir se saborder. Dimanche soir, sur TF1, le nouveau chef de l’opposition a eu la lucidité d’admettre, en regard de son score correct mais sans plus : « Le temps est au collectif ». La survenue de la société civile dans le débat public, phénomène nouveau que ce blog a identifié et encouragé dès le départ, rend désormais illusoire le recours au leader inspiré. L’engagement pris par Sarkozy de diriger sa nouvelle formation en lien avec les militants, qui seront consultés régulièrement sur les choix à faire, a le mérite de répondre à cette nouvelle donne. Cette pratique démocratique, bien appliquée, pourrait même souligner davantage le népotisme du FN et l’autoritarisme qu’induit le culte du chef. Mais pour l’instant, c’est bien ce dernier qui a le vent en poupe. Il peut gagner la présidentielle de 2017. Si Sarkozy est vraiment décidé à écouter et à suivre ses troupes, c’est la « ligne Buisson » qu’il va devoir poursuivre, alors même que l’ancien chef de l’Etat à récusé l’inspirateur de la droitisation de l’UMP.  En cela, le choix du prochain secrétaire général de l’UMP, appelé à devenir le « parti de la France », en dira beaucoup sur le cap arrêté. Une nomination de Laurent Wauquiez confirmerait le virage à droite de la droite. Choisir Nathalie Kosciusko-Morizet laisserait voir un renoncement à aborder les questions identitaires et sociétales sur lesquelles prospère Marine Le Pen. J’entendais ce week-end Eric Woerth résumer la crise actuelle à celle du chômage, tandis que Bruno Le Maire, brillant second à la primaire, omettait de citer la laïcité (et donc l’islamisme) parmi les défis à résoudre. Ces aveuglements de confort, qui sont largement partagés à droite, n’ont plus lieu d’être si l’UMP (ou ce qui lui succèdera) a vraiment l’ambition  de faire revenir à elle tous ceux que se sentent aimantés par le FN. Sarkozy peut sans doute redynamiser l’opposition s’il se fait lui-même le fidèle porte-voix des Français oubliés. Mais cet effacement personnel n’est évidement pas dans sa nature. Et on peut compter sur la droite la plus bête du monde pour être à la hauteur de sa réputation.(1) Scores des deux autres candidats : Bruno Le Maire (29,18%), Hervé Mariton (6,32%) Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h10-11h)

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