Cette fois, le pouvoir macronien a reculé. Il vient de remballer l’initiative de Sibeth Ndiaye : elle visait à instituer une sorte de vérité officielle, à travers un site dépendant de la porte-parole du gouvernement : Désinfox Coronavirus. Cette structure se proposait de répertorier des articles reflétant « la bonne information ». Les titres de référence étaient Libération, Le Monde, l’AFP, France Info, 20 Minutes. Dans un tweet posté le 30 avril, Sibeth Ndiaye expliquait : « La crise du Covid-19 favorise la propagande des #fakenews. Plus que jamais, il est nécessaire de se fier à des sources d’informations sûres et vérifiées. C’est pourquoi le site du gouvernement propose désormais un espace dédié (…) ». Votre serviteur avait immédiatement « retweeté » cette annonce saugrenue, en l’accompagnant d’un bref commentaire : « L’Etat-menteur fait la chasse aux #fakenews ». Ceci m’avait valu, dans la foulée, un coup de téléphone du cabinet du porte-parolat m’invitant, aimablement, à bien vouloir regarder de plus près l’intérêt de ce service. Cette insistance de Sibeth Ndiaye à s’enfermer dans une erreur d’appréciation évidente est révélatrice de la déconnection qui habite ce pouvoir, renfermé sur lui-même. Comment un Etat, qui a menti sur les frontières, les masques, les tests, peut-il oser prétendre traquer une désinformation ? Comment peut-il se présenter en parangon de vertu ? Mardi, après de nombreuses protestations de rédactions et de journalistes, le ministre de la Culture, Franck Riester, a dit renoncer à ce site. Il n’en reste pas moins que la macronie et ses amis ont un problème avec la liberté d’expression. Les lois sur les « fake news » ou les « propos haineux », sans définitions juridiques, sont autant d’obstacles supplémentaires qui peuvent entraver une opinion non agréée. L’accusation en « complotisme », qui sert de drapeau au pouvoir et à ses soutiens, est une autre manière de chercher à censurer des interrogations, des doutes, des curiosités. Complotistes sont, aux yeux de beaucoup de macroniens et de commentateurs « éclairés », ceux qui prêtent une attention particulière à ce que dit le professeur Didier Raoult. Au prétexte que le virologue marseillais contredit la communication gouvernementale construite sur la peur et la panique, il est présenté par certains comme un allumé en quête de reconnaissance; ce qu’il ne semble pas être. Semblablement, les perroquets médiatiques agitent leur complotisme quand ils entendent Donald Trump accuser la Chine d’être responsable du Covid-19. Idem quand le président américain soupçonne un laboratoire de Wuhan d’être à la source de la contamination. Or, nombreux sont ceux qui, maintenant, reconnaissent que le régime communiste a initialement menti sur la gravité de la contagion, notée dès la fin 2019. Et de sérieux doutes s’accumulent sur le laboratoire P4 de Wuhan, fourni par la France et inauguré en 2017 en présence du premier ministre, Bernard Cazeneuve. Ce laboratoire se serait spécialisé dans les recombinaisons génétiques de coronavirus de chauves-souris. Le marché aux animaux n’aurait rien à y voir. Mais il reste complotiste, à ce jour, d’envisager une manipulation humaine… Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h10-21h)

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