L’armée française mène, au Mali, une  guerre exemplaire. Elle y a perdu trois de ses hommes, mais a infligé de lourdes pertes dans les rangs islamistes. Les deux chefs djihadistes, Abdelhamid Abou Zeid et Abdelkader Mokhtar Belmokhtar, auraient notamment été tués, ce que l’armée ne confirme pas à cette heure. « Nous sommes en train de casser les reins d’Al Qaïda au Maghreb islamique et ça, c’était l’objectif tel qu’il nous avait été fixé par le président de la République », a expliqué ce lundi matin (Europe 1) le chef d’état-major des armées, Edouard Guillaud. « Nous avons affaire à des fanatiques, des terroristes fanatisés, entraînés depuis des mois et même des années (…) Nous découvrons littéralement une organisation industrielle du terrorisme ». Même si François Hollande, qui a repris sa chute dans les sondages, ne bénéficie déjà plus de l’effet Mali, il faut mettre à son crédit cette stratégie offensive contre ce qu’il appelle trop vaguement le terrorisme. L’adversaire est plus précisément le « fascisme islamique », expression usuelle sur ce blog, même si l’on pourrait aussi parler de « d’islamo-communisme » comme me le faisait remarquer un lecteur. Or je me réjouis de constater que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a repris dernièrement à son compte ce « fascisme islamique » pour désigner les dérives totalitaires dans les pays du « printemps arabe ». Cette guerre fait honneur à la France, et 69% de sondés approuvent son intervention.  Ceux qui aimeraient désarmer la nation, au sens propre et figuré, voient leur angélisme démenti par les faits. Tandis que les dénégationnistes assurent que tout va bien, le pays doit non seulement  affronter un « ennemi intérieur », ce que Valls a aussi fini par admettre, mais « un monde qui s’embrase », pour reprendre le titre du dernier livre de Laurent Artur du Plessis (1). Comme l’a écrit Max Gallo (Le Figaro, 17 août 2012), une guerre mondiale nous guette, dont l’épicentre est au Moyen-Orient mais qui pourrait opposer aussi la Chine et les Etats-Unis, notamment. L’académicien citait l’écrivain Francis de Pressensé – ami de Jaurès – qui écrivait en avril 1911 : « Le climat du pays  est caractérisé par une universelle lassitude, un universel dégoût, la République n’est plus qu’un conglomérat de clientèles… Il me paraît évident que nous glissons les yeux fermés sur une pente au bout de laquelle s’ouvre, béant, l’abîme d’une grande guerre … ». L’erreur suicidaire serait, pour la France, de rogner sur les dépenses liées à sa propre défense, alors même que l’Europe s’est militairement affaiblie et que le reste du monde s’est engagé dans une  course à l’armement. Le politiquement correct, qui nie les chocs, les fractures, les conflits, est la plus sournoise des menaces pour la France qui, Dieu merci, n’entend visiblement pas courber l’échine. (1) Le monde s’embrase (Sahel, Proche-Orient, Iran, Chine Russie), Editions Jean-Cyrille GodefroyJe participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h10-11h)

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex