Un cabinet noir à l’Élysée ? « Prouvez-le !  » Ceux qui, depuis deux mois, additionnent les accusations contre François Fillon se scandalisent d’être soupçonnés de participer à une machination d’État. Les « journalistes d’investigation », qui violent les secrets protégés et la présomption d’innocence pour faire chuter le candidat, s’indignent que François Hollande soit mis en cause par l’homme traqué. Le 23 mars, sur France 2, il a suggéré ce fameux cabinet. C’est lors de cette même soirée que l’écrivain Christine Angot, invitée par la chaîne publique à interpeller le représentant de la droite, a déversé sa haine sur le coupable, forcément coupable. Jamais une présidentielle n’aura volé si bas. Jamais les enjeux civilisationnels n’auront été pourtant si élevés. À trois semaines du premier tour, aucun des grands thèmes attendus (l’endettement, l’immigration, la France en guerre) n’a pu être sérieusement exposé. La démocratie est l’otage de purificateurs éthiques aux mains sales.
L’hystérie des faux curés et fausses nonnes – celles-ci étant symbolisées par la harpie Angot parlant au nom du peuple et de la vérité – cherche à plonger la France dans l’infantilisation qu’affectionnent les régimes à l’agonie. Pour le discours dominant, la politique se résumerait à un devoir d’exemplarité. Les faiseurs de leçons seraient faiseurs de rois. Dans cette logique, tout est bon pour accabler le candidat trop bourgeois, trop catholique, trop provincial. La révélation du rapport gourmand de Fillon à l’argent et au luxe suffit à dresser le portrait d’un escroc. Des journalistes, des juges, des policiers, des politiques feuilletonnent ensemble le lynchage en place publique. L’accusé est sommé de prouver illico son innocence. Sous la Terreur, les bras armés de l’Incorruptible se comportaient comme ces petits Robespierre. Ils rêvent de décapiter la droite, qui a gagné la bataille des idées.
La France, qui doit choisir son destin en mai, ne mérite pas cet avilissement des débats : ils se réduisent à comptabiliser les heures de travail et les notes de lecture de Penelope Fillon, les conférences à l’étranger et les costumes offerts de son mari. (La suite ici)

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex