Emmanuel Macron a assuré, l’autre jour, qu’il représentait « les vrais populistes […] Nous sommes avec le peuple ». À dire vrai, sa proximité avec la France profonde ne saute pas aux yeux. Le président a réussi à rendre fous de rage les « gilets jaunes » issus des provinces oubliées. Il aura fallu des scènes d’insurrection, samedi dernier à Paris, pour qu’il annule enfin, mercredi soir, les taxes de 2019 sur le carburant. Mais le peuple reste invisible à ses yeux. Dimanche, sur C8, le député LaREM, Aurélien Taché, demandait : « C’est qui le peuple français ? », en se faisant l’avocat de la souveraineté européenne voulue par Macron. Ce dernier est attendu lundi à Marrakech (Maroc) pour y signer le « pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Le texte a été refusé par les États-Unis, Israël et de nombreux pays européens. Il assimile l’immigration à un droit de l’homme et à une richesse. Même le Parlement ne sera pas sollicité pour avaliser cet engagement à dissoudre le vieux peuple français dans un multiculturalisme sacralisé.
La conversion populiste de Macron tient du cynisme d’un salonard. Le progressisme, dont se réclame « en même temps » le chef de l’État, n’est guère plus ouvert aux révoltés de la France d’en bas. N’est-ce pas la gauche internationaliste qui a délaissé les « petits Blancs » trop franchouillards, au profit des minorités déracinées ? Ces jours-ci, les âmes généreuses redécouvrent leur fibre sociale pour s’approprier un mouvement qu’elles ont beaucoup insulté. La gauche fantomatique aimerait tant réduire les « gilets jaunes » à une lutte des classes ressuscitée ! Ceux qui dénigraient des « poujadistes » recasent leur « convergence des luttes ». Les anticapitalistes imposent des revendications sur l’abolition des privilèges, la haine du riche, le rétablissement de l’ISF, etc. Des collectifs « antiracistes » (Comité Adama, Comité Rosa-Parks) ont infiltré, samedi à Paris, la cause des cités dans celle des ruraux. Des lycéens cornaqués par le savoir-faire trotskiste entrent dans la danse, Jean-Luc Mélenchon jubile. François Hollande encourage…
Reste que la « révolution Facebook » a réussi, seule et en dépit de sa désorganisation, à ébranler l’État, la classe politique, les syndicats, les médias. (La suite ici)
Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros sur CNerws (9h-10h30), à l’émission de Valérie Expert sur Sud Radio (11h-12h), puis à Ca se dispute sur CNews (17h-18h)

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