La France en déclin se prépare bel et bien à devenir un grand parc d’attraction. Illustration ce lundi matin avec la présence, à l’aéroport de Roissy, de Laurent Fabius dans le rôle d’hôtesse d’accueil de touristes chinois en provenance de Pékin. « Bienvenue en France ! », a répété le ministre des Affaires étrangères, flanqué du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Que le chef de la diplomatie, poste prestigieux s’il en est, abaisse ainsi sa fonction au rang d’aimable promoteur du tourisme et du commerce extérieur, secteurs qui ont intégré le quai d’Orsay lors du nouveau remaniement, illustre le peu d’ambition de la France hollandiste. Tandis que beaucoup de pays se réarment et qu’une guerre se profile en Ukraine, aux portes de l’Europe, voici donc la voix de la France à l’étranger qui se préoccupe de l’accueil dans les aéroports, du coût des taxis et qui déclare à ce propos être « très séduit par l’idée d’une couleur unique ».  Le ministre des Affaires étrangères souhaite faire rester les touristes « plus longtemps afin qu’ils dépensent plus », en les incitant, entre autres, à « aller dans d’autres régions » que Paris. Fabius n’a évidemment pas tort quand il remarque : « Il y a actuellement un milliard de touristes chaque année dans le monde, il y en aura deux milliards en 2030. Il faut que la France en capte une partie ».  Reste que ces préoccupations boutiquières illustrent le lent déclassement de la cinquième puissance mondiale. Elle ne décroche pas seulement dans les classements éducatifs, mais aussi industriels. La mise en vente partielle d’Alstom en est un résultat. Des esprits fins moquent l’Eglise catholique qui, dimanche à Rome devant 800.000 fidèles, a canonisé Jean-Paul II et Jean XXIII sur la foi de leurs miracles. Mais ces mêmes ricaneurs ne trouvent rien à redire aux tours de magie du clergé socialiste qui promet la re-croissance (2,25%) dès 2016 et qui s’exonère du coup des réformes structurelles pour faire des économies. Les « additions dynamiques » de Michel Sapin n’ont pourtant rien à envier à la multiplication des pains. Cependant, si l’Eglise est dans son rôle quand elle invite à prendre de la hauteur, le gouvernement s’égare à vouloir demeurer sur son nuage. Le pacte de responsabilité et de solidarité, revu et corrigé ce lundi par Manuel Valls pour tenter d’amadouer sa gauche, ne pourra répondre au surendettement du pays, qui oblige à changer de modèle économique. Et ce ne sont pas les habituelles imprécations d’Arnaud Montebourg qui remettront l’argent qui manque dans le capital d’Alstom, contraint d’aller chercher aux Etats-Unis, auprès de General Electric, le partenaire idéal. Ce que subit ce fleuron industriel français, après bien d’autres, est la conséquence d’une incapacité de l’Etat à accepter franchement la liberté économique et le capitalisme. Sur ce sujet comme sur les autres, les lanceurs d’alerte ont toujours été qualifiés de « déclinistes » par les idéologues. Si rien ne change, ils pourront se recycler en gardiens de musée.  QUAND L’EXPRESS AFFABULE : Dans un portrait consacré à l’avocat Gilles-William Goldnadel, L’Express de cette semaine affirme, sous la signature de Tugdual Denis, que j’ai organisé un « repas » afin de présenter Goldnadel, qui est en effet de mes amis, à Paul-Marie Coûteaux, décrit par l’hebdomadaire comme « l’entremetteur germanopratin de la droite dure » et l’ »allié électoral de Marine Le Pen ». Une élémentaire vérification du journaliste aurait permis d’éviter cette fausse information, car je n’ai jamais, ni de près ni de loin, contribué à rapprocher ces deux personnalités. Le rôle d’entremetteur ne fait d’ailleurs pas partie de mon répertoire. Ces fictions vaguement complotistes sont minables.Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20), puis au 22H de Public-Sénat.Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h15-11h)

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