La profanation de la mosquée de Castres, dont les murs ont été souillés de propos racistes et de croix gammées, a plus de retentissement, ce lundi dans les journaux, que cette autre information passée inaperçue sur le doublement des actes antisémites au cours des neuf premiers mois de 2009. C’est Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, qui a annoncé ces chiffres, hier à Paris, devant l’Union des patrons et des professionnels juifs de France (UPJF). La recrudescence de cette violence mériterait pourtant, aussi, l’inquiétude des médias et des politiques: elle montre une montée en puissance de l’islam radical dans une partie de la communauté musulmane française. Constater à ce propos qu’un député du mouvement terroriste du Hezbollah, Ali Fayad, a tenu une conférence sur Gaza, samedi à l’invitation des Indigènes de la République, au cœur même de la Sorbonne, symbole de l’humanisme français, confirme une perte de vigilance des élites face à un discours totalitaire en voie de banalisation.
Comme j’ai eu l’occasion de le dire,  dimanche, lors d’une des tables rondes de l’UPJF, organisée sur le thème des médias face à l’antisionisme, ce dernier concept, que des commentateurs ne savent ou ne veulent pas toujours décrypter, tend de plus en plus à déculpabiliser une dialectique anti-juive, portée par le radicalisme coranique qui cherche, pour sa part, à s’abriter de toute critique en brandissant l’accusation d’islamophobie. C’est cet antisémitisme qui, par exemple, s’est affiché dans les rues de Paris, en janvier, à l’occasion des manifestations en soutien aux Palestiniens de Gaza (Bloc-notes du 16 janvier 2009). S’il est normal de critiquer Israël (la presse israélienne ne s’en prive pas), le piège sémantique de l’antisionisme vu comme un louable antiracisme devrait être compris pour ce qu’il est : un procédé destiné à détourner l’attention de l’islamisme, de son rejet de la modernité et de son projet de conquête des sociétés occidentales.
Le multiculturalisme est le cheval de Troie de cette idéologie qui veut s’étendre en Europe et singulièrement en France, en détournant à son profit les principes des démocraties ouvertes. Or ce danger est loin d’être admis: j’ai pu le constater, samedi, en participant également à Evry  (Essonne) à un colloque sur la Diversité, organisé par le Conseil représentatif des associations noires (Cran) et Manuel Valls, le député-maire (PS) de la ville. Parce que la « diversité » française est présentée comme une « richesse », la gauche n’est pas loin d’estimer que cette population issue de l’immigration devrait avoir tous les droits et en particulier, outre la liberté d’ériger des minarets à sa guise, celui d’exiger de la République laïque l’instauration de jours fériés pour les fêtes musulmanes (une des idées soutenues ce jour-là par l’un des intervenants). Cet empressement à vouloir satisfaire l’islam en négligeant les héritages de la France est une aubaine pour les radicaux.
Je participerai, mercredi, à l’émission « On refait le monde » sur RTL (19h15-20h)

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