Quel prix la France doit-elle payer pour la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt? Nicolas Sarkozy a décidé de tout tenter pour sauver la femme politique colombienne, qui serait en danger de mort. Une mission humanitaire devrait partir ce mercredi, ou jeudi au plus tard. Mardi, le président s’est adressé pour la deuxième fois au chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Manuel Marulanda, dont l’organisation terroriste détient l’otage, parmi beaucoup d’autres, depuis six ans. « Libérez Ingrid Bétancourt et ceux des otages qui sont les plus affablies ! », a lancé Sarkozy.
La mobilisation des autorités françaises, jusqu’au plus haut niveau, s’explique par la forte et attachante personnalité d’Ingrid Bétancourt et de ses enfants, par ses liens avec la France et sa culture et par l’efficacité de son comité de soutien. Ce dernier a remis mardi au chef de l’Etat plus de 600.000 signatures d’une pétition exigeant un « accord humanitaire » entre le président colombien, Alvaro Uribe, et les Farc. A noter, à titre de comparaison, l’indifférence générale entourant le sort du soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 près de la bande de Gaza et détendu depuis par le Hamas.
Mais l’opinion est-elle prête à accepter, comme l’a confirmé lundi François Fillon, de voir la France accueillir, au titre de réfugiés politiques, des guérilleros marxistes des Farc? 500 d’entre eux pourraient être libérés par la Colombie contre 39 otages dits « politiques », dont Bétancourt. Surtout, un mouvement d’opinion entend diaboliser l’actuel président Uribe, élu pour libérer son pays de l’insurrection marxiste, et à présenter les Farc (qui sont sur la liste européenne des organisations terroristes) comme une organisation prête à devenir aimablement politique. La France saura-t-elle éviter ce piège?
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