Le monde politique français, qui a à gérer en urgence une
société en crise, régresse dans l’infantilisation
et l’irresponsabilité. A droite,
Jean-François Copé et François Fillon donnent le spectacle navrant de deux ambitions
qui en sont à se bouffer le nez publiquement. La tension devient si vive entre
eux qu’une rupture est à craindre au sein de l’opposition, à l’issue du vote des militants UMP qui,
dimanche, auront à élire leur président. A gauche, les ressentiments du Front
de gauche, du Parti communiste et des écologistes contre le PS sont anecdotiques
en comparaison de l’illisibilité de la politique  suivie par François Hollande et son
gouvernement, alors même que l’Etat est au bord de la faillite financière. Le
président bonhomme se comporte comme Louis XVI, incapable de
bousculer le statu quo et d’imposer à l’Etat une cure de désendettement pour
éviter la banqueroute. Lors de sa conférence de presse, mardi, il aura notamment
à rassurer les agences de notation qui, comme Moody’s, s’apprêtent à tirer la
sonnette d’alarme. Mais il est peu
probable d’attendre du chef de l’Etat qu’il se décide soudainement de se mettre
à la hauteur des enjeux.
Le crédit d’impôts de 20 milliards d’euros pour les entreprises,
concédé par Jean-Marc Ayrault en réponse au rapport Gallois qui réclamait un
allégement des charges sur le travail,  ne suffira évidemment pas à sortir la France de
son déclin économique. Le diagnostic rendu par cinq économistes qui conseillent
le gouvernement allemand est plus que jamais d‘actualité. Ils écrivent : « Au vu des tendances à la récession de la zone euro, le développement de la
France nous cause de plus en plus se souci ». L’un d’eux, Lars Feld, explique: « Le problème le plus sérieux
de la zone euro en ce moment n’est plus la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, mais
la France car elle n’a rien entrepris pour vraiment rétablir sa compétitivité
et elle est même en train d’aller dans la direction opposée. La France a besoin
de réformes du marché du travail, c’est le pays qui travaille le moins de la
zone euro ».  En fait, la question qui
est posée, à droite comme à gauche, est celle de la qualité du personnel politique,
à ce moment crucial de notre histoire. Je crois le peuple lui-même plus réaliste
et courageux que ses représentants. Ceux-là ne sont pas loin, parfois, de me faire
honte.

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