Oui, les faits sont têtus.
Ayant été de ces quelques journalistes (les doigts d’une main devraient
suffire) qui, depuis des décennies, ont alerté isolément sur l’immigration de
peuplement, l’islam politique, le multiculturalisme, le somnambulisme des dirigeants,
la lâcheté des bons sentiments, l’instrumentalisation des droits de l’homme, je
sais ce que ces mises en garde m’ont valu de haussements d’épaules, d’insultes et
de kahnneries dans Marianne, de caricatures en franchouillard halluciné,
d’exclusions des débats médiatiques bien peignés. Or, jamais la remarque
d’Arthur Schopenhauer, que je rappelle dans La guerre civile qui vient , n’a été
aussi vraie : « Toute vérité franchit trois étapes. Tout d’abord, elle
est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis elle est
considérée comme ayant toujours été évidente ». La troisième étape n’est pas
loin d’être franchie. Quelques exemples, glanés ces derniers jours de vacances d’avril. Le
Monde du 27 avril accorde une place de choix au livre de Géraldine Smith dans
lequel, femme de gauche, elle déplore son propre aveuglement volontaire face à l’emprise
islamiste de la rue Jean-Pierre Timbaud, à Paris. Certes, le quotidien
s’effraie encore un peu  des « remarques contestables sur l’islam » que la journaliste émet parfois, mais
il lui donne néanmoins l’absolution : « Sous-entendre qu’elle est
islamophobe (…) serait abusif ».  Dans
FigaroVox, Géraldine Smith reconnaît : « Ma génération a transformé en
une religion intouchable la « culture de l’Autre » alors que la
nôtre devait être librement négociable ». Laurent Joffrin, qui dressait il y
a peu des listes de « néo-réacs » et de « néo-fachos » coupables de
ne pas se plier devant l’islam et de parler comme Mme Smith, dénonce à son tour
(Libération, 29 avril) la « naïveté » de ceux qui ne veulent pas voir
dans le voile islamique la marque de la domination masculine sur le corps
féminin. Le voilà en soutien de Soufiane Zitouni, ce professeur de philosophe qui
reconnaît l’existence d’un « antisémitisme islamique, si présent dans de
nombreuses familles musulmanes depuis des siècles, et à notre époque plus que
jamais, hélas ». Les lecteurs fidèles de ce blog connaissent aussi cette
évidence depuis longtemps…
 Cependant ces quelques cas anecdotiques,
s’ils illustrent bien la déroute des idéologies face aux réalités, ne sont rien
en comparaison de la vague de rejet massif par l’opinion de l’immigration de
peuplement, de l’islam politique, du multiculturalisme, ces sujets dont il
était de bon ton d’assurer naguère qu’ils n’intéressaient personne hormis
quelques esprits étriqués et monomaniaques. « Les socialistes, grands déçus
de la politique », titrait Le Monde, jeudi. Alors que les « déclinistes », ainsi nommés par le Système pour faire taire leur
tocsin,  étaient la cible principale du « progressisme », l’étude 2016 sur les Fractures françaises  fait
apparaître que  seulement 31% des
sympathisants socialistes pensent que la France « n’est pas en déclin ».
Selon cette même étude, 65% des Français estiment qu’il y a trop d’étrangers en
France. Le rejet de l’Union européenne, construite justement sur l’immigration
de peuplement, procède de ce même refus de cautionner une politique
d’immigration sacralisée par des commissaires européens non élus. Le Figaro de
vendredi a mis au jour pour sa part l’image dégradée de l’islam, en France et
en Allemagne. En France, 63% des sondés estiment que « l’influence et la
visibilité de l’islam » sont « trop importants » (48% en Allemagne).
Même les sympathisants socialistes se disent, à 55%, opposés au port du voile « dans la rue ». 52% des Français se disent également opposés à la
l’édification de mosquées (49% en Allemagne). Quand Barack Obama dit dernièrement
d’Angela Merkel que la chancelière allemande « est du bon côté de l’histoire » dans l’accueil des migrants, le président des Etats-Unis affiche son profond
mépris pour les peuples européens qui voient très bien les dangers que
recèlent, pour l’avenir des cohésions nationales, l’immigration de masse,
l’islam conquérant, la confusion entre l’autre et le même. Si l’angélisme des
faux gentils perdure jusqu’à attiser les rejets entre communautés, le sens de
l’histoire rejoindra l’Autriche dont les citoyens, contre toute attente, ont
placé un candidat du FPÖ, Norbert  Hofer,
nettement en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen
s’est empressée de féliciter ses « amis du FPÖ » pour ce « résultat
magnifique ». La droite officielle, elle, continue de dormir du sommeil du simplet.
Je participerai, mardi, à On
refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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