L’ennemi n’est pas seulement en Syrie, là où la France a redoublé, cette nuit de dimanche à lundi, ses bombardements contre l’Etat islamique. Il est aussi en France, là où la République donneuse de leçons a abandonné le terrain à l’islam radical et à ses haines de l’Autre. Ce sont, comme en janvier, de jeunes « compatriotes » qui ont participé, vendredi soir, à Paris et Saint-Denis, au massacre de 129 personnes. Cette fois, les victimes n’avaient pas été choisies parce qu’elles étaient journalistes (Charlie Hebdo) ou juives (Hyper Cacher), mais parce qu’elles étaient présumées françaises et qu’elles aimaient le foot, le rock, la danse, les femmes, le vin, l’amitié, la gaîté. Bref, tout ce que déteste l’idéologie mortifère du totalitarisme islamiste, qui s’est installé dans la patrie des Droits de l’homme, au nom de ces Droits qu’il abomine. Ce sont huit « jeunes » qui, au nom d’Allah, ont assassiné d’autres jeunes de leur âge, dans les X e et XI e arrondissements, allant jusqu’à les achever à terre d’une balle dans la tête. Ceux-là auraient pu être nos enfants, mes enfants, qui comme bien d’autres parisiens de leur génération assistent parfois à des concerts au Bataclan, se retrouvent souvent autour d’un verre au Carillon, vont dîner au Petit Cambodge. Depuis samedi, je ne cesse de rencontrer des gens qui, directement ou indirectement, peuvent me citer les noms de tués ou de blessés de leur entourage proche ou élargi. Paris est un village. C’est ce village, trop joyeux pour les semeurs de mort, qui a été frappé au cœur. Il n’est évidemment pas question qu’il cesse de vivre. Cependant, cette tragédie doit forcer les autruches à regarder enfin la réalité en face. Alerter, comme elles le font, sur le catastrophisme du climat ou sur la dangerosité du « populisme », sont des procédés qui détournent les regards de l’essentiel : l’emprise de l’idéologie salafiste sur une partie de la jeunesse des cités. Le politiquement correct est le meilleur allié de l’islamisme quand il n’ose le nommer, ni demander à la communauté musulmane de le combattre. Rares sont les autorités musulmanes qui, comme le maire de Rotterdam, Ahmet Aboutaleb ce lundi, appellent les modérés à « faire entendre leur voix et rejeter toute violence ». Nombreuses sont évidemment les prises de position officielles dénonçant cette barbarie. Mais ce « cancer qui ronge et défigure le monde musulman » – ainsi décrit dans Libération de ce jour par le philosophe Abdennour Bidar – ne sera vaincu que grâce aux musulmans eux-mêmes. Si l’Etat islamique est bien cet ennemi qui défigure leur religion, ils doivent le combattre, y compris sur place. Quant à la République bonne fille, qui a couvé ces monstres sortis de ses écoles, elle doit cesser de développer ce multiculturalisme créateur de tensions ethniques et religieuses. Elle doit cesser de promouvoir une justice angélique (l’un des tueurs, Ismaïl Mostefaï, a été condamné huit fois sans jamais connaître la prison). Elle doit cesser de bêtifier devant l’immigration (l’un des kamikazes, Ahmad Almohammad, est un « réfugié » recueilli sur l’île grec de Léros, début octobre). Se souvenir de La Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».
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