Une tentative de violation des frontières d’une nation en guerre autorise-t-elle l’armée du pays menacé à faire usage de ses armes à feu ? Pour Israël, la réponse ne fait aucun doute : c’est oui. Lundi soir, le macabre décompte de la Marche du retour, initiée par le Hamas, se soldait par la mort de près de soixante palestiniens de Gaza, dont des adolescents, et par 2500 blessés. Or la lecture des témoignages confirme le simulacre de cette manifestation présentée comme pacifique par de nombreux médias. En réalité, il apparait que des dirigeants du Hamas, mouvement terroriste islamiste qui tient ce territoire sous sa botte, n’ont cessé d’inciter la foule à cisailler les clôtures de séparation et à franchir la frontière afin d’atteindre les premiers kibboutz. Des tenailles étaient notamment distribuées y compris aux plus jeunes, jetés ainsi volontairement sous les balles de l’armée israélienne qui avait fait connaître préalablement sa riposte en cas de tentative d’invasion. Lundi soir, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il « condamnait les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants ». Mardi, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, a estimé : « On attend autre chose d’Israël ». Il a aussi pointé « la décision incendiaire de M. Trump d’installer à Jérusalem la capitale d’Israël », qualifiant les Etats-Unis de « fauteurs de troubles ». Au delà de ce procès bâclé, reste pourtant cette question, vitale pour une Europe confrontée à des immigrations de masse qui ne font que commencer : jusqu’où peut aller un pays pour se protéger d’une submersion ?
Jean Raspail, dans son Camp des Saints (1973), avait décrit le renoncement français, confronté au déferlement d’une misère débarquant sur la Côte d’Azur. La répugnance de l’humaniste à se défendre du malheureux qui force l’entrée est un sentiment ancré par des décennies de dialectique victimaire, de culpabilisation, de pacifisme, de sans-frontiérisme. C’est d’ailleurs ce terrain sentimental qu’exploite le Hamas, quand il met en scène la misère dans laquelle il a plongé les gazaouis et quand il pousse les exaltés au suicide collectif. La facilité, qui est celle du chef de l’Etat, est d’accuser Israël de manquer de compassion. Chaque mort est un mort de trop, c’est entendu. Mais faudrait-il que l’Etat hébreu renonce à ses frontières, au risque de disparaître ? Il y a une lâcheté à s’offusquer d’une brutalité, sans mesurer la menace qui la suscite. L’angélisme est un sentiment mortel quand il pousse au désarmement en tout. D’ailleurs, les mentalités changent : ce mercredi, sur RTL, Gérard Collomb a salué « le bon geste » du policier qui a abattu, samedi soir à Paris, le terroriste islamiste Khamzat Azimov. Il y a encore peu, un tel comportement aurait trouvé sa palanquée de droits-de-l’hommistes pour protester contre la brutalité policière. Israël n’a certes pas le beau rôle quand son armée tire sur des assaillants munis de lance-pierres ou abrités derrière des pneus incendiés. Cependant, mardi, les assauts palestiniens qui devaient se répéter avaient cessé…
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