Il ne faudra pas compter sur Emmanuel Macron pour applaudir le plan de paix pour le Moyen Orient, présenté par Donald Trump, mardi à la Maison Blanche. Son tonitruant et très théâtral : « Go outside ! » (« Sortez ! »), lancé mercredi dernier à un agent de sécurité israélien lors de sa visite de l’église Saint-Anne à Jérusalem, a fait comprendre la volonté du président français de s’adresser à la rue arabe, en se faisant symboliquement l’écho des protestations musulmanes face à l’expansionnisme de l’Etat hébreu. Reste que le peuple palestinien, avec qui s’identifient de nombreux jeunes des cités françaises y compris en mimant ses intifadas, ne cesse depuis 1948 de laisser passer les occasions de paix et de négociations. Avant même d’avoir pris connaissance du document américain, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a déclaré : « Trump est un chien et le fils d’un chien ! ». Cette haine est également celle du Hamas, qui dénie à Israël le droit d’exister. Le plan de Trump, présenté par le président américain comme « gagnant –gagnant », fait la part belle à l’Etat hébreu, conforté dans sa sécurité territoriale et dans sa présence à Jérusalem. Reste que la cause palestinienne a été menée dans un impasse. Elle est le grand vaincu de cette histoire conflictuelle. Macron serait mieux inspiré de tenter de sortir les Palestiniens de l’ornière dans laquelle ils ont été poussés par les belles âmes, qui les ont abandonnés. C’est la paix des vainqueurs que Trump et Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, proposent aux Palestiniens. Cette position de force est le résultat de l’histoire, écrite au rythme des guerres voulues par le monde arabe dès 1948. En ayant rassemblé à Jérusalem, ces derniers jours, une partie des grandes puissances mondiales pour commémorer le 75 e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, le petit Etat Juif a confirmé son impressionnante puissance politique, mais aussi économique et industrielle. Le document américain avantage incontestablement Israël, qui conserve notamment ses implantations parcellaires en Cisjordanie et la vallée du Jourdain. Mais le texte avalise aussi l’existence de deux Etats, avec une réunification par un tunnel routier de Gaza et de la Cisjordanie. La capitale du futur Etat palestinien serait prévue dans la partie Est de Jérusalem. Il est évidemment loisible de trouver ce plan déséquilibré. Il l’est. Mais les Palestiniens ont non seulement perdu face à Israël : ils ont aussi été abandonnés par le monde arabe. Ce mercredi, le Qatar a fait connaître son soutien au plan Trump, après l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, etc. D’où la question : est-ce rendre service au peuple palestinien que de le pousser sans cesse à l’affrontement? En tout cas, la politique arabe de la France ne produit, visiblement, rien de constructif. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h10-21h)

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