Ce lundi matin, l’air était frais et limpide sur Paris. Pourtant, à midi, 4000 contraventions avaient déjà été dressées par les 700 policiers mobilisés pour faire respecter la circulation alternée, afin de lutter contre la pollution… de la semaine dernière. « Il y aura toujours des grincheux », a commenté la ministre de la Santé, Marisol Touraine, sur RTL. Eh bien soit ! Je veux bien être de ces grincheux qui estiment absurde d’imposer une mesure de réduction des gaz d’échappement alors même que les vents les ont évacués depuis dimanche et qu’une « nette amélioration » est confirmée pour mardi. Je vois dans ce brassage d’air gouvernemental une poussive mise en scène d’un volontarisme politique, en l’occurrence inefficace et inutilement contraignant pour les automobilistes. Cette tardive répétition générale, décidée dans l’improvisation par un pouvoir cédant à la pression des Verts, relève d’un enfumage plus pénible encore que le brouillard qui entourait la semaine dernière la Tour Eiffel : une fois de plus, le paisible usager redevient la cible d’un pouvoir en perte d’autorité. Ce lundi, le premier syndicat des gardiens de la paix (Unité-SGP) s’alarme, lui, de la multiplication des violences visant les policiers, singulièrement ces trois derniers jours. La nuit dernière encore, six policiers ont été blessés par des voyous à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). « Bizarrement, ça n’a pas l’air d’émouvoir grand monde », remarque le porte-parole de ce syndicat. Comme c’est curieux…Les échéances municipales (premier tour ce dimanche) ne sont évidemment pas étrangères à ces affolements politiques, à cette agitation médiatique et à ces moulinets d’indignations. Les déclamations soulignent les incohérences de la municipalité parisienne sortante, qui a lancé le Velib (une bonne chose) mais qui ne s’est pas opposée au renouvellement, début 2014, de 320 bus avec moteurs diesel. Etant moi-même adepte du vélo à Paris depuis longtemps (je n’ai pas attendu Bertrand Delanoë), je peux témoigner de l’extrême toxicité des gaz rejetés par ces transports en commun. Il est aberrant qu’un tel parc vienne d’être renouvelé à l’identique. Ce lundi, Anne Hidalgo a promis « d’éradiquer le diesel Paris » et de « faire le pari de la voiture électrique » si elle était élue. Il serait temps, en effet, de lancer sérieusement une telle politique. Mais il est permis de douter de cette gauche si liée aux Verts. Ce sont les écologistes allemands qui ont convaincu Angela Merkel de se retirer du nucléaire pour exploiter à nouveau les centrales à charbon. Or ce sont leurs rejets qui traversent les frontières jusqu’à atteindre Paris. Le recours au gaz de schiste, que s’interdit le gouvernement au nom d’un dogme écolo qu’il a fait sien, éviterait également ces inconvénients. Il est grand temps de changer d’air..
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