Que se passe-t-il dans la tête des socialistes ? Incapables de répondre aux urgences économiques et sociales, ils lancent tels des confettis des réformes sociétales irréfléchies et incohérentes. Elles seraient censées ringardiser les « réacs », à entendre les compliments que les « progressistes » s’adressent à eux-mêmes. La dernière de leurs « avancées considérables » consiste à rouvrir le dossier de la dépénalisation de la drogue. Mardi, le premier ministre a donné son feu vert à l’expérimentation, à Paris, d’une « salle de shoot » destinée à accueillir des consommateurs de substances par injections intraveineuses. Si la pénalisation de l’usage de ces stupéfiants est maintenue, l’Etat en autorisera la consommation : un raisonnement cul par-dessus tête qui doit correspondre, si l’on suit bien, au souhait de la gauche d’ouvrir des droits nouveaux au nom de la liberté et de l’égalité. C’est en suivant cette politique que le mariage homosexuel a été imposé, sans prendre en compte les problèmes d’éthique liés au fait de tenter de faire naître des enfants de deux hommes ou de deux femmes… Le gouvernement semble y voir aujourd’hui un problème, puisqu’il vient de repousser à plus tard l’examen de la PMA.  Mais une telle légèreté discrédite ses promoteurs. Passons.La gauche baptise « progrès » tout ce qui peut flatter l’individualisme, le bon plaisir, le moindre effort, le clientélisme bobo. L’ouverture d’une salle de shoot dans le X e arrondissement entre dans cette démarche complaisante et laxiste. Elle a pour conséquence d’affaiblir la légitimité de la législation anti-drogue, y compris pour les stupéfiants les plus dangereux. Pourquoi ne pas ouvrir aussi, par exemple, des locaux destinés aux fumeurs de cannabis ? Cette initiative du gouvernement est d’autant plus inutile et critiquable que la France a déjà développé une efficace politique de substitution aux drogues dures avec la méthadone, distribuée sous surveillance médicale. A quoi bon poursuivre dans cette voie, s’il devient défendu-autorisé de se piquer à l’héroïne ? Non, ce n’est pas aider les drogués que les lier à leur addiction en leur proposant des lieux pour qu’ils s’y piquent. Cette hypocrite sollicitude est déplacée et, une fois de plus, irréfléchie et incohérente. En revanche, la France a besoin de davantage de centres de désintoxication, de davantage d’aides aux toxicomanes qui désirent se libérer de l’emprise de la drogue. Là serait le progrès.

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