Mourir pour Kaboul? L’opinion occidentale, et singulièrement française, est de moins en moins convaincue par la nécessité de cette guerre menée, en Afghanistan, contre les talibans. Mais la France (qui a dépêché 3.500 hommes) ne fait rien pour expliquer sa démarche. Alors que s’y déroule un conflit international opposant, dans le champ clos afghan, le monde libre au totalitarisme islamiste, la frilosité du gouvernement l’empêche de prononcer le mot guerre, et encore moins ceux de choc de civilisations.  Hervé Morin, ministre de la Défense, en est resté à sa déclaration tenue l’été dernier : « Je conteste le mot de guerre. Je le conteste totalement ». Quant à la théorie de Samuel Huntington, qui se vérifie tous les jours aux quatre coins du monde, elle est rejetée sans examen par le panurgisme qui fait l’opinion. Ces deux clés confisquées, il devient en effet difficile de justifier une présence militaire si lointaine.
« Après la défaite des Occidentaux en Afghanistan, le jihad continuera ailleurs », expliquait mercredi dans Libération le théoricien islamiste Wahid Mojda. Une déclaration qui a le mérite de replacer l’enjeu de cette confrontation, que la pensée capitularde aimerait, une fois de plus, sous-estimer. L’éditorial du Monde de mercredi donnait, ainsi, crédit aux opinions « qui tendent  à trouver exagéré, voire manipulateur, l’alarmisme officiel sur le péril terroriste émanant d’Afghanistan ». En réalité, laisser la victoire aux talibans serait faire cadeau de l’Afghanistan à al-Qaida, à son obscurantisme et à sa haine des démocraties. Même si l’élection présidentielle de ce jeudi s’y déroule dans une situation tendue, elle a le mérite d’exister et de montrer que la démocratie reste la meilleure arme contre la tyrannie.
Retour à Paris, lundi.

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex