L’erreur immédiate, pour François Hollande, serait de renoncer dans la panique à son pacte de responsabilité et à ses 50 milliards d’euros d’économie promis. Les Verts et une partie du PS l’exigent, après la débâcle confirmée du hollandisme aux municipales. Ce lundi matin, le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé réclame un « stop ». Le sénateur socialiste Jean-Christophe Cambadélis parle, lui, de « changer de trajectoire » et de renoncer à une « politique d’austérité » qui n’a pourtant pas encore été engagée. Dès dimanche soir, Marine Le Pen y allait également de son injonction à « enterrer le pacte de  responsabilité dès demain », en rappelant ainsi la filiation qui lie son mouvement avec la gauche la plus antilibérale et interventionniste. Mais rien n’indique que ce refus de moderniser le fonctionnement de l’Etat ait été le moteur du vote anti-Hollande. Dans les sondages, les Français marquent leur compréhension face à la nécessité de réduire le poids de l’Etat et l’endettement public. On peut même penser que le FN, dont les ténors ont été battus à Forbach (Florian Philippot), Saint-Gilles (Gilbert Collard) ou Perpignan (Louis Aliot), se heurte à une opinion qui n’adhère pas à ses conceptions économiques. S’il est une mesure que l’opposition pourrait encourager, c’est bien ce début d’une élémentaire réforme de l’Etat-providence. C’est l’immobilisme des hommes politiques qui exaspère les citoyens. Ne rien faire serait donc la pire des réponses.L’autre erreur, pour la droite, serait de croire l’UMP plébiscitée au prétexte de ses excellents résultats. Le taux d’abstention (36,3%) et, malgré des échecs, la bonne tenue du FN (qui décroche 12 villes et aura 1546 conseillers) rappellent l’état de sourde insurrection de la France. Entendre Alain Juppé faire remarquer qu’ « il n’y a pas eu de vague bleue marine » laisse comprendre que le maire de Bordeaux, certes brillamment réélu au premier tour, aimerait tout ramener à sa vision comptable et gestionnaire de la société. Mais Juppé n’a jamais rien admis du malaise identitaire des Oubliés, qui se retrouvent davantage dans les positions sociétales de Marine Le Pen ou des mouvements spontanés issus de la société civile. L’échec de Nathalie Kosciusko-Morizet, à Paris, vient d’ailleurs rappeler que son choix de s’unir avec la conformiste UDI et de se démarquer d’un électorat trop conservateur et ringard à son goût ne lui a pas été payant. De tous les intervenants entendus hier soir sur les plateaux de télévision, seul Henri Guaino (UMP) a rappelé l’urgence qu’il y avait pour la droite à apporter des réponses nouvelles afin de consolider l’Etat, la nation, les frontières, etc. Si le PS se pétrifie dans ses divisions et si l’UMP ressuscité se rengorge, le FN peut espérer poursuivre son jeu de massacre. Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h15-11h), puis à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)Dernière heure : je participerai également, ce mardi, à un débat sur BFM TV (13h15-14h)

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