L’UMP soutiendra donc François Bayrou dans sa propre conquête de la mairie de Pau. Celui qui a contribué à faire perdre Nicolas Sarkozy en 2012 en se ralliant à François Hollande n’a pas craint de solliciter et d’obtenir le soutien local de l’opposition pour tenter de battre, cette fois, le candidat socialiste aux prochaines municipales. L’UMP Eric Saubatte a accepté de se mettre derrière le patron du Modem, en considérant qu’il fallait « faire abstraction de ce qui pouvait se dire au plan national ». Alors que les partis sont étrillés par les Français, qui ne sont plus que 8% à leur faire confiance dans la dernière enquête que publie Le Monde daté de ce mercredi, ce petit arrangement opportuniste ne vient pas rehausser la crédibilité de la politique, quand elle se montre ainsi dénuée de convictions élémentaires. Ce mercredi, sur RTL, Jean-François Copé, patron de l’UMP, a qualifié de « désolant » ce scénario, auquel il ne s’est pas pour autant opposé, même si aucune investiture n’a été donnée à Bayrou. « J’ai pensé qu’il fallait avoir le dos rond et être pragmatique par rapport à ce qui se passe sur le terrain ». Un peu plus tôt, il avait également déclaré : « Nous sommes aux côtés des militants UMP et des Palois pour battre la gauche à Pau ». La jurisprudence Bayrou ira-t-elle jusqu’à s’appliquer au FN ?L’enquête sur les « fractures françaises » confirme la forte droitisation de la société et la banalisation du FN. La révolution conservatrice, décrite ici depuis des années en dépit des dénégationnistes, s’affirme dans toute son évidence. L’idéologie multiculturaliste et post-nationale, imposée depuis trente ans par la gauche comme par la droite, est spectaculairement rejetée par les Français. Ils entendent s’inspirer à 78% des valeurs du passé, tandis que la nation redevient une valeur de refuge face à la mondialisation et à l’étranger qui n’est plus le bienvenu. Dans ce contexte, 47 % des sondés estiment que le FN est « un parti utile » ; une proportion qui atteint 67% chez les sympathisants de l’UMP qui, note Le Monde, « sont de plus en plus nombreux à considérer avec bienveillance l’influence du parti d’extrême droite ». Bref, la direction de l’UMP saura-t-elle désormais, au nom de l’efficacité polititque qu’elle avance pour soutenir Bayrou en dépit de sa traîtrise, fermer semblablement les yeux devant d’éventuelles alliances locales avec le FN, afin de faire battre la gauche alliée d’un PC au si lourd passé ? Ce serait-là, en tout cas, le moyen le plus sûr pour garder Marseille ou gagner Toulouse, par exemple. Qu’en pensez-vous ?
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